Alors même que le journal La Croix répertoriait déjà plus de 128 millions de pages se référant aux sites médicaux en 2009[1], ceux-ci n’ont jamais eu autant la santé qu’en ce moment : un français sur trois aurait déjà cherché des informations de santé en ligne et, plus grave, 24% des internautes auraient décidé de ne pas consulter un spécialiste car l’information sur la toile leur a paru suffisante[2].

 

Les utilisateurs du réseau Internet, qui profitent en masse de ces sources d’informations mises à leur disposition, ont très rapidement pris le réflexe de googeliser leurs symptômes, puis dans la foulée de s’auto-diagnostiquer.

 

Ces pratiques suscitent des débats parmi les professionnels de santé : certains d’entre eux craignent que les personnes y ayant recours soient mal informées, paniquent à la lecture de faux diagnostiques ou ne sombrent dans l’automédication.

 

D’autres déplorent devoir faire de gros efforts de pédagogie et de patience, face à des patients quémandeurs aujourd’hui de simples confirmations de leurs propres diagnostiques élaborés via des recherches sur la toile – et souvent farfelus[3].

 

D’autres y voient au contraire une source d’évolution du dialogue patient/médecin qu’il convient d’accompagner et d’encadrer et n’ont pas peur de voir leur rôle évoluer face à leur patient.

 

Dans la lignée de cette approche positive, certains acteurs de l’Internet et de la santé, au lieu de critiquer le développement des sites de santé, prennent des initiatives pour encadrer le développement de ces derniers

 

Nous retiendrons par exemple les initiatives suivantes :

 

– La Haute Autorité de Santé qui recommande ainsi aux internautes de toujours se poser trois questions lors de leur navigation sur un site de santé :

  • par qui est écrit le contenu du site ?
  • quelles sont les compétences de cette personne ?
  • quelles sont ses motivations ?

 

– Le développement par la société suisse Health On the Net (HON) [4] d’un Code de Conduite : le HONcode.

  • ce standard internationalement reconnu pour l’information en ligne digne de confiance vise à protéger les citoyens contre les données médicales et de santé douteuse, voire fausse. Il connait un succès grandissant[5] et son objectif reposant sur huit principes éthiques[6] permet de jauger la qualité des informations médicales et de santé disponibles.
 
 

Claudia WEBER, Avocat Associée, Clémentine BEHAR, Avocat

ITLAW Avocats

www.itlaw.fr



[3] « Comment peut-on encore être médecin », Olivia Benhamou

[4] L’organisme en charge de la certification dans le cadre d’une convention de partenariat avec la Haute Autorité de Santé (HAS)

[5] Utilisé par plus de 6.000 sites

[6] Confidentialité ; Attribution ; Justification; Professionnalisme ; Transparence du financement ; Honnêteté dans la publicité et la politique

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